Neige

Neige – Maxence Fermine

Un livre très court, tout beau, qui mêle culture japonaise, contemplation, haïku et sagesse…

Morceaux choisis

Un matin, on se réveille. Il est temps de se retirer du monde pour mieux s’en étonner.
Un matin, on prend le temps de se regarder vivre.
[p16]

En vérité, le poète, le vrai poète, possède l’art du funambule.
Écrire, c’est avancer mot pour mot sur un fil de beauté, le fil d’un poème, d’une œuvre, d’une histoire couchée sur un papier de soie. Écrire, c’est avancer pas à pas, page après page, sur le chemin du livre. Le plus difficile, ce n’est pas de s’élever du sol et de tenir en équilibre, aidé du balancier de sa plume, sur le fil du langage. Ce n’est pas non plus d’aller tout droit, en une ligne continue parfois entrecoupée de vertiges aussi furtifs que la chute d’une virgule, ou l’obstacle d’un point. Non, le plus difficile pour le poète, c’est de rester continuellement sur ce fil qu’est l’écriture, de vivre chaque heure de sa vie à hauteur du rêve, de ne jamais redescendre, ne serait-ce qu’un instant, de la corde de son imaginaire. En vérité, le plus difficile c’est de devenir funambule du verbe.
[p80]

Il y a deux sortes de gens.
Il y a ceux qui vivent, jouent et meurent.
Et il y a ceux qui ne font jamais rien d’autre que se tenir en équilibre sur l’arête de la vie.
Il y a les acteurs.
Et il y a les funambules.
[p95]

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