"On ne se fait plus d'amis après 30 ans"
On ne se fait plus d’amis après trente ans.
Il manque un socle, celui des moments mis au pot commun. L’amitié, c’est le temps partagé. Sur un banc, au cinéma, en se saoulant, en dessaoulant, dans des repas interminables et avec un café bu sur le pouce, lors de conversations qui ne finissent plus et de silences doux comme une caresse.
L’amitié, c’est le silence partagé qui renoue instantanément les fils.
Après trente ans, il faut trouver des interfaces, des intermédiaires, des chemins de connivence qui nous permettent de pallier tout ce qu’on ne saura jamais de l’autre. Il faut gagner ce temps que l’on a plus, se mettre d’accord sur un langage commun.
Après trente ans, ce ne sont que des solitudes qui se rencontrent et qui échangent les trois sous piochés au fond d’une poche.– Christian Authier – Enterrement de vie de garçon
Une citation trouvée sur le très bon blog de Philippe Dumez, et même si je la trouve très bien écrite, la sentence de fond me laisse partagée.
Ayant presque l’âge énoncé, forcément ça fait s’interroger, et ce d’autant plus que l’amitié est un thème qui me fait pas mal réfléchir ces derniers temps.
C’est vrai que dans les amitiés profondes il y a un vécu, un historique, un « temps partagé »… mais d’une part l’on peut transposer le socle, ainsi des rencontres faites à 30 ans seront peut-être les amis des 40 et de l’autre, tout dépend de comment on estime ce temps partagé.
J’ai un regard biaisé sur la question car un tiers de ma vie a été rythmé par cette notion (empruntée à cet intéressant article qui m’a rappelé pas mal de souvenirs au passage) :
on se fait souvent des amis de « courte durée » dans nos têtes, et jamais de « longue durée » car on sait qu’on devra repartir
Je n’ai jamais eu vraiment de mal à m’attacher au gens.
Mais le montrer, leur dire ou les laisser s’attacher à moi fut toujours une autre paire de manche.
Sans doute aucun pour la raison évoquée ci-dessus.
Pour ne pas laisser trop de traces en partant. Avancée solitaire.
Cela fait quelques temps que j’apprivoise doucement l’ouverture, que j’apprends à compter avec les autres.
Des notions de bases comme faire confiance, se confier sans retenue, lâcher prise.
A presque 30 ans, cela peut paraître un peu bizarre, mais à chacun son cheminement.
Mes amis ne sont pas nombreux, certains sont là depuis longtemps, d’autres moins, mais tous comptent. Peut-être différemment mais tout autant.
M’en faire de nouveau n’est pas un projet en soit, mais j’aime l’idée que cela puisse arriver.
Laisser le fil des ans resserrer des liens ou en nouer d’autres.
(Oui c’est mignon cette chanson de conclusion, merci Le Soldat Rose 2 ;))
C’est un beau cheminement et je confirme, ayant passé l’âge fatidique depuis presque 6 ans, que c’est plus difficile. Je suis entrée dans la catégorie : « je sympathise avec les parents des enfants du même âge que le mien » (une amitié différente mais qui, je pense, peut aussi provoquer de belles rencontres)…et je me morfonds de ne pas avoir le temps de voir les ami(e)s auxquels je tiens et dont j’ai du m’éloigner, d’abord géographiquement, puis fatalement plus « amicalement » en perdant tant de moments et en devenant, parfois, presque des nouveaux inconnus avec ce passé pourtant si riche ! Je suis heureuse de lire que tu apprends à te confier sans retenue et à lâcher prise..et même si ce n’est pas avec moi, cela me fait très plaisir pour toi car tu vas voir, tu vas aussi « y gagner ». Quoi qu’il arrive, même si tu as tenté de ne pas laisser trop de traces, je suis sure que tu as marqué beaucoup de personnes ! et puis ton message laisse présager aussi le passage au « grand âge adulte »…celui où l’on se pose un peu…et envisage le futur. A bientôt j’espère (un mail suivra sous peu).
obobo très (trop ?) profond ; ça change des polas et des clips ; suis encore plus partagée que toi pour l’histoire des 30 ans peut-être parce que je n’ai pas lu l’intégralité de la personne que tu cite.
sinon ton message me fait penser à une discussion que j’ai eu récemment avec des amis Franco-Suédois sur la différence de « bulles » entre chaque personne parfois influencé par la culture.
obobo très (trop ?) profond ; ça change des polas et des clips ; suis encore plus partagée que toi pour l’histoire des 30 ans peut-être parce que je n’ai pas lu l’intégralité de la personne que tu cite.
sinon ton message me fait penser à une discussion que j’ai eu récemment avec des amis Franco-Suédois sur la différence de « bulles » entre chaque personne parfois influencé par la culture.