The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band au Trianon
Le parfait dosage du bien, du beau, du dansant et – plus inattendu – du drôle. Avec une ambiance dingue qui plus est.
- Date : 20 février 2015
- Lieu : Trianon
The Broken Circle Breakdownc’est un film magnifique, paru en France sous le nom d’Alabama Monroe. Le bluegrass y est un personnage à part entière et ainsi s’est formé autour du film The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band. A l’annonce de leur tournée européenne, et d’un passage parisien, les places sont littéralement parties en quelques heures. Le Café de la Danse initialement annoncé s’est transformé en Trianon, une Cigale s’est rajoutée pour avril, complète également en quelques heures, ce qui mènera le groupe à l’Olympia cet automne.
Un engouement qui fait d’autant plus plaisir qu’on ne peut pas dire que le bluegrass et la country soient vraiment des styles très populaires en France. Cet enthousiasme fut réellement palpable dès les premières notes du Trianon : le groupe a ouvert avec Will the circle be unbroken, immédiate référence au film, sous les clameurs d’une salle pleine à craquer, dont la ferveur n’a fait que grandir de morceau en morceau.
Veerle Baetens et Joan Heldenbergh, les deux acteurs principaux du film, prennent visiblement un plaisir fou à jouer ces chansons et nous le communiquent aisément, d’autant plus qu’il s’avère qu’ils parlent tous deux très bien français, et usent de beaucoup d’humour : « On pensait qu’il n’y aurait personne avec les Césars… on va dire alors que jusque 10h-10h30 c’est nous le film ayant gagné ! »
Joan est un fin connaisseur et prend le temps de présenter chaque chanson soit dans un contexte historique du bluegrass soit pour s’assurer que l’on comprenne bien le texte. Veerle quant à elle avouera que « pour moi le bluegrass ça a longtemps été Tournez les serviettes sur fond de Cotton Eyed Joe.. mais depuis Alabama Monroe j’aime profondément ce style« . Tous deux incarnent véritablement les chansons, et l’on assiste ainsi à un concert dans la veine de ce qui fait l’essence de cette musique: les histoires racontées.
Sur scène, les musiciens forment un groupe très vivant, changeant souvent de place, se regroupant pour jouer tous derrière le même micro de façon traditionnelle pour les white gospel comme The soul of a man never dies ou Gloryland ou se plaçant en arc de cercle derrière Joan et Veerle pour des chansons plus introspectives. Des reprises inédites se glissent dans la setlist comme cette délicate version de Don’t think twice I’m alright de Bob Dylan par Veerle ou celle de That’s the way it goes d’un groupe que Joan présentera comme l’un de ses préférés. Et puis inutile de préciser que la fameuse If I needed you fut un moment d’intense émotion…
C’est un concert qui passe beaucoup trop vite, où l’on passe de l’émotion aux rires en un claquement de talons, où l’on danse, où la bonne humeur est plus que présente.
Un beau grand moment fraternel, un peu hors cadre. Que l’on aurait bien fait durer …