Angus Stone – Broken Brights

Angus Stone - Broken Brights

L’interview qu’on te propose le matin pour le soir même c’est déjà chaud, mais alors pour APRÈS le concert, c’est le truc bancal au possible. Sauf que refuser serait prendre le risque de voir l’artiste te filer entre les doigts à sa prochaine venue promo.

Comme il s’agissait d’Angus Stone, avec qui j’ai un historique conséquent de plans à l’arrache, je me suis lancée. Et au final, c’était plutôt marrant – même si loin d’être idéal – cette interview au fin fond d’une loge glauque, coupée toutes les 2 minutes par l’ouverture de la porte donnant sur le bar très bruyant …

C’était le 20 juin, l’album est sorti partout courant juillet, sauf qu’en France il ne sortira que le 6 novembre. Mais comme Angus reviendra jouer le mois prochain au Point FMR, et que donc quitte à faire dans le calendrier pas calé, voici l’interview/chronique de Broken brights 😉

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CHRONIQUE / INTERVIEW

20 juin 2012 : Angus Stone vient de présenter quelques titres au public français dans le brouhaha du 114. Après le concert, nous l’arrachons, sous leurs regards noirs, à un troupeau d’adolescentes pour lui poser quelques questions au sujet de ce début d’aventure solo et de son nouvel album Broken Brights :

Comme pour Julia, Angus considère cet album comme une nouvelle étape :

Julia et moi cherchions un changement dans notre manière de travailler et de fil en aiguilles on en est arrivés à cela : elle faisant son album, moi le mien et tout se passe vraiment bien. C’est très nouveau pour moi et je suis en même temps excité, nerveux et ravi de pouvoir partager toutes ces nouvelles histoires. C’est d’ailleurs pour ça que nous commençons par ces showcases qui sont très différents des concerts que je fais d’ordinaire. J’aime bien l’idée que les gens aient leurs billets en dernière minute par Internet. Aucun d’eux ne connait les nouvelles chansons puisque l’album n’est pas encore sorti donc ça a un côté fun de faire ça, de vraiment différent.

Mais Angus a gardé à ses côtés quelques visages familiers puisque l’on retrouve sur l’album Rob Calder et Matt Johnson, les deux musiciens qui accompagnaient le duo en tournée, et qui ont ici pris part au processus créatif pour les arrangements :

J’ai joué avec Rob & Mat ces deux/trois dernières années. Beaucoup de chansons sont nées et ont évolué sur la route avec eux et ça aurait été bizarre de travailler avec quelqu’un d’autre.

Broken Brights est un très bel album qui se déguste dès la première écoute. On retrouve avec grand plaisir tous les éléments qui ont toujours fait le charme de la musique d’Angus mais en même temps l’on est surpris par son habileté à jongler entre les styles : qualifier cet album de folk serait ainsi trop réducteur, car Angus nous emmène aussi vers des contrées western (The Blue Door où riff de guitares se mêlent aux flûtes indiennes; Monsters et ses banjos …), country (River love et ce final endiablé où banjos et violons se répondent, sonnant même limite celtiques), et frôle même le rock alternatif (It was blue).

La photo qui illustre Broken Brights est un souvenir d’enfance :

Quand j’étais petit, il y avait cette photo accrochée en face du canapé et souvent je la regardais en m’imaginant des tas d’histoires. C’est une photo qui m’est toujours apparue comme représentant un endroit qui m’intriguait, dans le lequel j’irais bien un jour. Et puis quand j’ai fini mon album, j’ai senti que ça représentait plutôt bien ma musique et que c’était une image que j’avais envie que les gens découvrent avant de l’écouter.

Les différentes atmosphères de l’album nous évoquent d’ailleurs bon nombre d’instantanés, que ce soit musicalement ou en attrapant quelques bribes de texte au vol, car l’écriture d’Angus étant très imagée, le fil n’est pas toujours évident à suivre :

Je vois mes chansons comme des courts-métrages : des images me viennent et j’essaie de les transcrire « sur papier ». Je m’imagine les observer de l’extérieur, comme si j’étais assis avec du popcorn pour les découvrir. Mais j’aime quand les gens ayant écouté l’album me disent qu’ils y voient une ligne directive: pour moi, ces chansons forment un tout.

Ceux qui suivent le groupe depuis longtemps ne manqueront pas de remarquer que deux chansons sonnent étrangement familières: Wodden chair, qui porte le même titre qu’une chanson du tout premier EP d’Angus & Julia Stone. Au-delà du titre, les deux chansons sont liées musicalement, puisque le coeur de celles ci est une ligne mélodique sifflée qu’Angus a reprise :

J’ai toujours aimé cette mélodie. Je n’aime plus vraiment l’ancienne chanson qui a un peu vieilli, mais cette mélodie est toujours restée avec moi. Il y a quelque temps, on faisait un boeuf à New York, et je me suis à siffler ça en jouant quelques accords et cette histoire m’est venue naturellement. Cette chanson essaie en quelque sorte d’exprimer cet état quand tu es complètement amoureux, que tout est là et que pourtant ce n’est pas forcément le bon moment, ni le bon endroit. Il s’agit un peu de décider quel côté l’emporte, si l’amour gagne à la fin.

Ainsi que River love, que l’on avait pu entendre sur la fin de la tournée de Down the way, dans une version nettement plus électrique. Sur scène, Angus continue d’ailleurs de jouer cette version, mais a choisi d’immortaliser la version douce :

C’est plus une question du sens que ça donne à la chanson. Quand on la fait sur scène plus électrique, on s’amuse, mais je voulais respecter l’histoire de la chanson sur l’album.

C’est d’ailleurs cette version qu’il a jouée au Couvent des Récollets en juin dernier pour un très bel HibOO d’Live:

Certains passages de Broken brights rappelleront la fougue étonnante dont Angus faisait preuve sur quelques morceaux de son side project Lady of the sunshine, notamment sur des morceaux comme It was Blue où la voix d’Angus est enveloppée de guitares saturées dans une ambiance entêtante :

Jouer cette chanson m’évoque toujours des visions particulières, et j’adore y plonger quand je la joue. Ressentir ça à chaque fois, me donne le sentiment que c’est là qu’est ma place. C’est ma préférée.

De même que l’ambiance pesante d’End of the world qui clôt l’album :

Cette chanson vient d’une session d’enregistrement où nous déjeunions en lisant le journal. C’était au moment des tremblements de terre au Japon, et ça m’a amené en tête des images de dévastation : ça m’a semblé être la fin du monde et cette chanson m’est venue. On l’a enregistrée directement et à ce jour c’est la seule fois qu’on l’a jouée. Non pas que je ne compte pas la jouer par la suite, mais on ne l’a pas encore répétée, vraiment jamais jouée depuis…

Rendez-vous donc le 10 octobre au Point FMR pour découvrir la version live 😉

Notre suggestion d’écoute
Be what you be, parce qu’elle a un truc particulier qui donne le sourire. Très certainement son riff enjoué, la gaieté de la mélodie et le mantra du refrain : Be what you be in all that you are !

Angus Stone – Broken Brights
Track list
1. River love
2. Broken brights
3. Bird on the buffalo
4. Wodden chair
5. The blue door
6. The apprentice of the rocket man
7. Only a woman
8. The wolf & the butler
9. Monsters
10. It was blue
11. Be what you be
12. Clouds above
13. End of the world

» www.angusstone.com/
» www.facebook.com/AngusStoneOfficial
» Lire ma chronique dans sa version originale sur Le-HibOO.com

Angus Stone – Broken Brights | Discograph – Sortie le 6 novembre

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