Le 20 novembre (avec Cécile Cassel et The Honky Tonk Man)
Il fût un temps, je croisais régulièrement Cécile Cassel dans les salles de concert parisiennes. Depuis, par habitude, j’ai toujours suivi plus ou moins ses diverses activités artistiques.
Alors quand cette affiche, qui a de quoi intriguer, est apparue sur les murs du métro, je me suis dit que ce serait l’occasion d’aller au théâtre. Le temps a filé et c’est in extremis, le soir de la dernière, que j’ai pu aller voir cette pièce: Le 20 novembre, de Lars Norén.
On ne peut pas dire que le sujet était attirant : le personnage principal est un ado ayant provoqué une fusillade dans son lycée, avant de se suicider. Mais bon il s’agissait surtout d’aller découvrir la comédienne sur les planches.
Et là pour le coup chapeau bas : Cécile Cassel, quasiment seule sur scène, arrive à tenir 1h15 en monologue, et endosse le rôle d’un adolescent de façon étonnamment très crédible. Le pari était en effet assez curieux de faire jouer cette pièce par une fille.
La mise en scène est très intéressante : le sol est une immense croix blanche, sur laquelle évolue Cécile Cassel et dont la plus longue partie avance au milieu des fauteuils de l’orchestre. En fond de scène, caché la plupart du temps, The Honky Tonk Man ponctue le texte de quelques notes de guitare et mélodies saturées renforçant l’atmosphère grave, avant de prendre de plus en plus d’importance dans l’histoire.
Mais après c’est aussi 1h15 d’immersion dans le cerveau d’un ado révolté, où l’on sait que cela conduit à un massacre. Ce qui a quelque chose d’assez dérangeant finalement, qui met mal à l’aise.
Donc je ne sais pas si on peut vraiment sortir du théâtre et se dire qu’on a aimé cette pièce … mais l’on en retient en tout cas une remarquable performance de comédienne.
Quelques extraits
qui m’ont marquée sur le coup, mais qui ne sont pas forcément représentatifs de l’ensemble du texte
C’est pas mon monde, j’arrive pas à vivre dans ce monde tel qu’il est.
Mes actions sont tout simplement le résultat de votre monde.
Est-ce que tous les gosses qui sont différents sont seuls ?
La scolarité obligatoire, c’est un euphémisme pour la scolarité forcée.
Oublie pas que le cul que tu lèches aujourd’hui avec tant d’enthousiasme appartient peut-être à la jambe qui te donnera un coup de pied demain
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Photos © Basile Dell & Ava