Hanson au 100 Club de Londres (ou le récit d’une journée de file d’attente)
Pour être honnête, les Hanson c’est un peu le groupe que je suis depuis le plus longtemps donc j’aurais pu faire une review genre « youhou j’ai surkiffé ».
Mais j’avais une image de marque à préserver.
Donc voici la version soft 😉
- Date : 01.02.11
- Adresse : 100 Oxford St, London W1D 1LL
- Web : www.the100club.co.uk
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Quatre ans après leur dernier passage en Europe, les Hanson ont donné mardi soir un concert intimiste dans un petit club de Londres.
Lorsqu’un groupe a jadis eu un rayonnement international certain, et qu’il a gardé une activité régulière depuis, il y a toujours une fanbase à l’étranger pour l’attendre de pied ferme. Surtout si leurs passages se font très rares (la dernière courte série de concerts des Hanson en Europe remontant déjà à 2007).
Donc forcément, annoncer un concert surprise à Londres moins d’une semaine avant la date de celui-ci avait de quoi lancer un branle-bas de combat parmi les fans européennes. Et ce d’autant plus en annonçant qu’il n’y aura pas de tickets à vendre et que les premiers arrivés seront les premiers servis.
Alors si en plus ils choisissent une salle d’à peine 300 places et conseillent d’arriver tôt, ce n’est pas exactement le type d’informations qui allait encourager la zen attitude parmi ceux qui feront le voyage depuis l’étranger.
Oui parce que ne nous leurrons pas : les concerts européens des Hanson sont quasiment toujours rapidement complets, mais principalement car toute l’Europe se déplace depuis les pays voisins.
Ce que pour ma part j’ai donc fait. Car comme je l’ai déjà mentionné par ci / par là , c’est l’un des groupes que j’affectionne le plus (pour rester mesurée) 😉 Et quitte à vivre l’aventure à fond, puisque ma coéquipière de périple était adepte du fameux « front row », j’ai voulu tenter également.
Sauf que les Hanson forment un groupe à fans spécialisées dans les files d’attentes commençant à des heures (complètement) indécentes. Même pour les concerts avec tickets en poche.
Bref tout ceci nous amène donc un mardi 1er février, à 5h15 du matin devant les grilles d’une station de métro sur le point d’ouvrir, pour une arrivée à 6h tapantes devant la salle.
Ayant tout de même du mal à assumer le fait d’aller faire la queue très sérieusement pendant quatorze heures, j’ai été presque soulagée de voir que nous n’étions pas les premières : deux allemandes et une mexicaine domiciliée à Londres faisaient déjà le pied de grue.
Nous avons eu tout le loisir d’assister à l’éveil de la ville, au fur et à mesure que les fans commençaient à arriver. Principalement des étrangères donc, et puis avec les premiers rayons du soleil, les vraies anglaises ont commencé à arriver.
Techniquement une journée de file d’attente, ce n’est jamais bien folichon, mais si en l’occurrence elle a lieu sur Oxford Street et que vous avez interdiction formelle de vous mettre le long des vitrines, ça devient vite sportif : les vigiles dépêchés pour l’occasion avaient beau être fort sympathiques, ils nous ont quand même obligées à nous aligner le long de la chaussée.
Idéal pour occuper sa journée à éviter les pots d’échappement, et les descentes de bus, tout en maudissant la pluie londonienne qui nous a fait le plaisir de poindre son nez par petites touches régulières. Mais Burger king était là pour nous remotiver.
Plus la journée avançait plus la file s’allongeait, exclusivement féminine, bien évidemment. La gent masculine ne commencera à apparaître (et visiblement pas de son plein gré) qu’en fin de journée.
En milieu d’après-midi, nous eûmes la surprise de voir le père/manager du groupe sortir de la salle et venir nous parler, sans que l’on n’ait rien demandé. Une occasion en or, pour lui glisser que certains des joyeux drilles de cette vidéo (qui avait remporté un franc succès dans le monde hansonien) avaient fait le déplacement. Et oui, autant ne jamais perdre le nord, qui sait ce que ça pouvait nous ouvrir comme portes.
Et puis commença l’amusant phénomène de filles quittant la file en se relayant pour des aller-retours à leur hôtel/domicile afin de se re-pomponner. Exit les nanas ensevelies sous plusieurs pulls, hello tenues plus légères et visages maquillés. La palme revenant à l’une des participantes de l’émission Big Brother édition 2008 qui a quand même réussi à tenir 1h dehors, en débardeur avec décolleté plongeant.
19h30, les portes s’ouvrent enfin, cavalcades en direction du premier rang. Mission « front row » réussie.
Première constatation est que la salle est extrêmement mal foutue : scène tout en largeur, peu de profondeur, poteaux en plein milieu … tout le monde est venu s’entasser entre les retours, dans un joyeux bazar – étonnamment civilisé d’ailleurs.
Le 100 club a rapidement été plein à craquer et le concert a commencé. Curieuse impression que de voir d’aussi près et « en 3D » un groupe que d’ordinaire – en européenne frustrée côté concerts – vous avez l’habitude de voir en vidéos.
All of this time I know that you’ve been Waiting for this : le premier refrain qui ouvre le concert prend tout son sens face à cette foule qui dès les premières notes montre une excitation dingue.
Bien vite l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’un concert dédié au dernier album (qui sortira en Europe prochainement), mais d’un parfait mélange de tous leurs albums, agrémenté de quelques reprises, dont l’excellente Shake a Tailfeather des Blues Brothers. Une setlist vraiment idéale pour un concert de retrouvailles avec le public européen.
Un public totalement déchaîné d’ailleurs, qui participe à fond et chante à plein poumons, équilibrant ainsi le très mauvais son qui nous parvient.
Sur scène, visiblement ils s’éclatent tout autant, mais le manque de place et les conditions difficiles de jeu semblent les perturber et force est de reconnaître qu’il y a eu pas mal de couacs.
Les frangins prennent le temps entre les morceaux de discuter avec le public, et de le remercier pour tout ce soutien depuis quatorze ans (et oui, quatorze ans se sont écoulés depuis Mmm Bop…), avec au passage quelques mots sur la fameuse flashmob parisienne (puisqu’évidemment nous nous sommes manifestés lorsqu’ils joué Thinking bout something).
Si l’on devait isoler quelques chansons qui sont vraiment sorties du lot, il y aurait sans nul doute A minute without you, chantée en lead par Isaac (guitare), qui plonge particulièrement dans une ambiance de nostalgie 1997ienne; la reprise d’Oh Darling par Zac (batterie) car non seulement elle fût fort réussie, mais c’est toujours impressionnant de voir un batteur chanter avec cette dextérité; et enfin Carry you there, pour la raison totalement subjective que c’est ma préférée de leur dernier album et que l’entendre en live pour la première fois avait ce petit quelque chose d’émotionnant.
Le salut final n’était qu’un simple Au Revoir, puisqu’ils ont annoncé leur retour en juin prochain pour une série de concerts à Londres, et également dans la foulée très probablement dans d’autres pays d’Europe.
Un come-back à suivre donc !
Oui parce que forcément, après ce coming out de fanattitude, je risque fort de suivre l’affaire de très près et d’en parler en ces murs 😉