Me, MySpace and I

Visiting people’s myspace pages is like walking into a cemetery. (Keren Ann)

MySpace tu vas mourir (vidéo) – Les rois de la Suède

La lente agonie de MySpace est moche à voir. Que les groupes migrent tous en masse vers Bandcamp ou autre chose pour qu’on en finisse enfin. (SophianF )

(…)

En gros, c’est ce qu’on lit de plus en plus quotidiennement un peu partout au sujet de MySpace.

Au début, j’avais un petit pincement au coeur, j’espérais naïvement qu’il y ai sursaut, que l’activité y reprenne …

Puis les nouveaux calendriers sont arrivés et ça a commencé à être une vraie chienlit côté mises à jour.
Et les nouveaux profils sont arrivés aussi et c’est devenu infernal.

Alors même moi aujourd’hui, je rechigne complètement à mettre à jour un myspace d’artiste mais surtout à y surfer …

Mais c’est un site/outil par lequel il m’est arrivé plein de bonnes choses, alors quelque part cette fin m’attriste. D’où cet article.

MySpace, c’est le lieu qui m’a permis de découvrir tout un tas de nouveaux artistes, pas connus du tout. En 2006, les Jil Is Lucky, Bensé, Rose, Medi & the Medicine Show, Mayane, Charlie Winston … tous étaient sur MySpace, tous postaient leurs maquettes. Sans Myspace, je n’aurais probablement jamais l’idée ni la chance de pouvoir voir Charlie Winston dans une Flèche d’Or vide. Entre nombreux autres.

Bien sûr, c’est comme tout, au début c’est sympa et puis bien vite l’offre se multiplie et l’on est submergés de groupes plus ou moins qualitatifs, et de spams divers … mais tout de même, côté découverte d’artistes et circulation d’infos concerts, ce fût LE lieu de rendez-vous indispensable pendant un bon moment.

Pour un peu que vous soyiez un peu débrouillards et ne rechigniez pas à inspecter les codes sources, les profils étaient un vrai espace créatif. (Un peu codé à la truelle certes !)

En déconstruisant mes profils, j’ai attiré pas mal d’artistes sur ma page à l’époque, et ça m’a permis de nouer pas mal de contacts professionnels.

Quelques exemples déterrés d’archives oubliées depuis des années :
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Le principe était simple : disparition totale de la structure MySpace normale pour ne faire apparaître que ces images, avec des liens mappés.

En 2008, dernier stage de fin d’études. Et je l’ai effectué chez … MySpace.

Alors évidemment, c’était un peu le stage rêvé après ces deux ans passés à décortiquer minutieusement le site.

Sauf que l’âge d’or était déjà un peu passé, et que je suis arrivée en période de restructuration (changement de direction, départ de la directrice marketing…). Mais même si c’est toujours particulier d’intégrer une équipe quand celle-ci se modifie, et que les habitudes changent, ce fût une vraiment chouette expérience, dont je garde un très bon souvenir.

MySpace France - Team

Un an après mon départ, les bureaux français fermaient et la suite est celle que l’on connaît.

J’en profite pour glisser une petite anecdote : en avril 2009, « Tom de MySpace » s’est créé un profil Facebook (qui a depuis disparu). Et forcément ses premières demandes d’ami furent à destination du Myspace network, dont je faisais partie.


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Il avait été mon premier ami sur MySpace, j’ai été sa première amie sur Facebook.

(NB: Aucun doute sur la véracité de l’identité, car à l’époque où des networks sur FB, on ne pouvait en faire partie que via une adresse professionnelle)

Aujourd’hui, les phrases citées en début d’article sont celles qu’on lit le plus au sujet de MySpace, en plus virulent souvent.

Mais pour toutes les raisons évoquées précédemment, je garderai toujours une pensée nostalgique pour ce site et un bon souvenir.

Pour finir, quelques mots de Jérôme Attal, extraits de son journalqui illustrent élégamment ces changements. Un artiste que j’avais justement beaucoup aidé sur MySpace à l’époque.

Du temps a passé du rayonnement de Myspace à celui de Facebook, comme si la joie adolescente avait coulé et que la plupart des filles étaient passées de leur chambre d’enfant (myspace) à leur appartement ou petit studio en ville (facebook).

Celles qui sur leur page myspace se photographiaient encore toutes apeurées de la révélation de leur corps exposé, une nuque, une épaule, une partie de visage, affichent aujourd’hui sur leur profil facebook une photo d’elles et de leur progéniture, un bambin d’une ou deux années dans les bras.

Il y a une organisation du temps qui supplante le projet que l’on fait pour nos vies virtuelles.

—-

Edit : Cet article a été publié le 12 janvier 2011 sur Don’t Believe the Hype, avec une introduction de Virginie Berger.

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