Camille et Clément Ducol à la Chapelle Royale de Versailles

Camille et Clément Ducol à la Chapelle Royale de Versailles

Camille et Clément Ducol à la Chapelle Royale de Versailles

« God Is Sound » est une création que Camille avait déjà présentée en 2007 à l’Eglise Saint-Eustache, en seconde partie des Ceremony of Carols de Britten. En 2009, c’est à Versailles qu’elle l’interprète, accompagnée d’une autre création, Bach et le canon perpétuel.

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La Chapelle Royale de Versailles. Préciser que le lieu est impressionnant serait quelque peu commun, mais tout de même … la beauté imposante de cette chapelle nous a immédiatement plongés dans une sorte d’espace temps à part.

C’est Clément Ducol qui a ouvert la soirée, en interprétant des transcriptions de Bach pour Marimba(*). Seul sur l’estrade installée devant l’autel, revêtu d’un curieux manteau à longue traîne, courbé sur son instrument, concentré jusqu’à murmurer doucement la mélodie, il nous a fait (re)découvrir cet instrument peu répandu.

Camille a ensuite fait son entrée. Et c’est là qu’il a fallu oublier toute notion de concert traditionnel, tout règle de scène et d’espace, pour se laisser imprégner de God Is Sound, cette création atypique qui entremêle différentes prières du monde.

La voix cristalline de la chanteuse s’est élevée et a semblé suivre le doigt qu’elle pointait vers la voûte de la chapelle, montant doucement, tant en volume qu’en intensité. Si sa voix s’est d’abord faite céleste, Camille l’a poussée également dans des retranchements beaucoup plus énergiques, frôlant parfois des atmosphères tribales lorsqu’elle rythmait son chant en tapant des pieds. Même sans en comprendre les mots, l’intensité des prières et les différentes façons de prier des cultures présentées étaient palpable au travers de l’interprétation de Camille, qui s’exprimait autant par le chant que par le corps.

Seule au milieu de cette estrade nue, elle occupait pourtant tout l’espace, que ce soit physiquement en se mouvant sur la scène, ou via l’ombre de sa silhouette qui se dépliait sur les hauts piliers de la voûte centrale. L’éclairage sobre et sa tenue de scène renforçant ces effets ombrés et ces jeux de positionnement.

Côté public, le silence était de mise, forcément, et l’attention complète. Mais c’est à peine si l’assemblée a osé rire lorsque Camille a essayé de se rechausser pour sortir de scène, sans succès puisqu’elle continuait de chanter en s’accompagnant rythmiquement et a du faire appel à un spectateur du premier rang pour qu’il l’aide. Et – minute people oblige – c’est Christophe (le chanteur) qui s’est dévoué !

Clément Ducol est revenu seul, pour Silence must be, et là pour le coup, on a perdu une partie de la salle. Au sens compréhension du terme. Cette « pièce de gestes » avait sûrement un sens caché intéressant, mais a priori au vu des regards interrogatifs échangés d’un rang à l’autre dans le public, il a totalement échappé à une partie du public …

Pour Bach, le canon perpétuel, la dernière pièce du programme, Clément a retrouvé sa voix et, assis en tailleur, a lancé une mélodie que Camille a reprise, du haut du premier étage. Lui, seul sur scène, au « thème qui se répète et demeure immuable« , et elle, aux « variations qui se multiplient à l’infini« , lui répondant en marchant le long des allées de la chapelle. Elle l’a rejoint sur scène et tous deux en tailleur, emmitouflés dans leurs curieux manteaux, ont interprété ce canon perpétuel, cette méditation à deux voix dans l’obscurité. Moment indescriptible mais superbe. Une performance vocale d’autant plus impressionnante que le changement de répertoire et d’ambiance aussi rapide ne doit pas être aisé.

Une petite touche d’humour finale, avec une customisation en direct de leurs capuches façon Télétubbies, et les deux artistes ont quitté la scène sous les rires francs du public qui a enfin osé se lâcher un peu. Des rires, mais surtout de longs applaudissements.

Quelques remerciements, dont Louis XIV, une phrase de conclusion piquante comme sait si bien les faire Camille : « Tous les rois ne sont pas des soleils et tous les présidents ne sont pas des rois« ; et les premières notes de La demeure d’un ciel se sont annoncées … Chanson parfaite en ce lieu, revisitée pour l’occasion en version voix/marimba. Un vrai moment de grâce, car en ce lieu si imposant, cette superbe chanson portée par les chœurs du public était particulièrement magique.

Ôte maintenant tes souliers, et chausse à ton pied quelques pelotes de nuées
Car ici désormais, est la demeure d’un ciel …

(*) Le Marimba, kesaco ?

» www.lesacdesfans.net
» www.camille-music.comwww.madamelune.com

Un grand merci à Material Girl et Blonde Music pour l’invitation.

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